AFFAIRES DE BRETAGNE

AFFAIRES DE BRETAGNE Duc d’AIGUILLON et La CHALOTAIS

Procès instruit extraordinairement à l’instigation des Jésuites.  contre de Caradeuc de la Chalotais, procureur-général du Parlement de Bretagne. Louis-René de Caradeuc de La Chalotais était entré en rivalité avec le commandant en chef de la province, Armand de Vignerod du Plessis de Richelieu, Duc d’Aiguillon. L’arbitraire et le centralisme démesuré avaient provoqué une fronde judiciaire et fiscale, puis la crise devint politique. Elle débouchera sur la réforme des Parlements menée en 1771 par le Chancelier Maupeou. La Chalotais fut condamné et exilé par le Roi Louis XV ; il retrouva cependant sa position au Parlement de Bretagne en 1775, après la mort du Roi. Dix ans durant, de 1765 à 1775, l’Affaire de Bretagne a passionné la France et l’Europe: elle fut l’une des plus sérieuses attaques du pouvoir Royal avant 1789. Elle a incarné la rivalité entre les provinces et la Cour. (Pocquet, Le duc d’Aiguillon et La Chalotais, I, 1900, p. XXXVIII: « Recueil fondamental. »)

AFFAIRES DE BRETAGNE Duc d’AIGUILLON et La CHALOTAIS
AFFAIRES DE BRETAGNE de 1765 et 1775  «Procès du Duc d’Aiguillon et [Louis-René Caradeuc de La Chalotais

l’Hôtel de la Moussaye fut l’un des lieux de rencontre des opposants au Duc [« La Chalotais ami des philosophes, de Voltaire], incarne la défense des libertés bretonnes contre les impôts prélevés par l’État royal au mépris des privilèges de la province et aux tentatives centralisatrices ou absolutistes personnifiées par le Duc d’Aiguillon, commandant de la province qui s’oppose au Parlement ».

François-Victor de La Moussaye (1715-1778) commissaire de l’ordre de la noblesse pour les Etats de Bretagne

PROCÉDURES FAITES EN BRETAGNE, ET DEVANT LA COUR DES PAIRS EN 1770 ….

[ extrait [Procédures faites en Bretagne, et devant la Cour des Pairs en 1770]; avec des observations Affaires de Bretagne Duc d’Aiguillon et La Chalotais.. S .L (sans lieu) 1770. (p.325 et 326)]

«  »Depuis que M. [Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis Duc d’Aiguillon] acommandé dans la province de Bretagne, il s’est fait différens changement d’administration, différentes nouveautés, sur-tout dans la ville de Rennes, où la communauté de ville a été érigée en Bureau servant, depuis laquelle èrection elle s’est endettée considérablement ; que d’ailleurs auparavant la communauté nommait aux places de Procureur du Roi Syndic & de Procureur du Roi de Police; mais que depuis la création du Bureau servant, ces places avaient été remplies par des Officiers nommés par le Roi ; que même le sieur le Minihy Procureur en la Cour & Procureur de M. le [Duc d’Aiguillon], avait été d’abord nommé pour faire les fonctions dans les deux qualités de Procureur du Roi Syndic de la ville & de Procureur du Roi de Police; mais que M. le Premier Président ayant été instruit de l’ordre du Roi déclara dans le tems, que cela n’était pas possible; que sa Majesté n’était pas instruite ; qu’il été ainsi dire, impossible qu’un seul homme pût suffire à remplir ces deux fonctions, que le [Parlement de Bretagne] ne pouvait le souffrir, parce que la place de Procureur du Roi de Police ne pouvait être  exercée gré du Parlement, si la même personne remplissait les deux places : que c’est d’après cela que le sieur le Minhy resta Procureur du Roi de Police ajoute le déposant que la dernière  tenue des Etatsoù commandait M. le Duc d’Aiguillon, il y eut un trouble extraordinaire, par rapport à la signature d’un acte appellé l’acte des Quatre-vingt trois, parce qu’il fut signé par quatre-vingt-trois Gentilshommes. Que suivant la notoriété publique, cet acte est absolument illégal & frauduleux, en ce qu’il avait été rédigé & signé la nuit chez le Président de la Noblesse, où  l’on avait recueilli  les signatures de la plupart à fur & à mesure qu’ils  y été mandés.  » Que le sieur de la Moussaye, demeurant près le Couvent des petites Ursulines et des Capucins à Rennes a dit au déposant il y a quelque tems, que le jour de cet acte des Quatre-vingt-trois, il y avait plusieurs Gentilshommes chez lui, auxquelsil comptait donner àsouperque vers les neuf heures du soir, temps auquel ils se proposaient de se mettre à table, des pages de M. le Duc d’Aiguillon vinrent demander deux ou trois de ces Messieurs de la part dudit sieur Duc; qu’ils sortirent sur le champ, & se trouvent du nombre de ceux qui ont souscrit cet acte du même jour, lequel n’a d’autre but que de contredire formellement une délibération des Etats du même jour. Ajoute encore que pendant que lui témoin a été du Bureau servant de la ville, qu’il a vu …. des dépens des fournitures considérables, aux dépent de la ville, pour l’hôtel de M. le Duc d’Aiguillon, sans avoir pu vérifier ….. qu’enfin l’espionnage a été fort commun à Rennes depuis la démission des Magistrats ; qu’il était sur-tout notoire que les habitans de l'[hôtel de Caradeuc] étaient espionnés depuis le matin au soir, & que Madame de Caradeuc était suivie par-tout où elle allait.  Voir M. le Duc d’Aiguillon …. en établissant des espions dans tous les quartiers de la ville de Rennes, & sur-tout aux portes de Messieurs les Magistrats …. en faisant faire des descentes & des fouilles militaires chez différents particuliers, Mes. Guillard & Etasse Avocats au [Parlement de Bretagne], le sieur [Paul Vatar Imprimeur], & le Prieur des Dominicains de la ville de Rennes… en forçant plusieurs Gentilshommes de la Province à protester contre des Délibérations des Etats; que le sieur de la Moussaye, demeurant près des Capucins et des [petites Ursulines] à Rennes, a dit au déposant qu’on avait envoyé chercher chez lui de la part de M. le Duc d’Aiguillon, deux Gentilshommes qui étaient à souper chez lui, pour leur faire signer ces protestations. Ajoute le déposant que ces différens exils, emprisonnements, fouilles militaires, avaient tellement jetté la consternation dans la ville de Rennes, que personne ne s’y croyait en sureté & ne s’y tenait tranquille si l’on en excepte les personnes qui avaient la confiance de M. le Duc d’Aiguillon, é qui étaient connues à Rennes pour les ennemis des Magistrats & du bien public : qui est-tout ce qu’il a dit çavoir. «  »[ extrait [Procédures faites en Bretagne, et devant la Cour des Pairs en 1770]; avec des observations Affaires de Bretagne Duc d’Aiguillon et La Chalotais.. S .L (sans lieu) 1770. (p.325 et 326)]

HISTOIRE DES CORDELIERS LE LIEU DES SÉANCES DES ETATS DE BRETAGNE. L’ancien couvent médiéval des Cordeliers, fondé en 1230 à l’initiative du Duc Pierre Ier de Bretagne. Aujourd’hui totalement effacé du paysage urbain et oublié des Rennais.

Lorsque les Etats de Bretagne se tenaient à Rennes, c’était aussi dans la salle de l’église des  Cordeliers qu’ils prenaient ordinairement séance.  Début du XIXe siècle en 1829,  L’église des Cordeliers fut rasée pour faire place au percé de la rue Victor Hugo, qui la coupa dans son axe. Quant aux autres bâtiments conventuels, ils furent en partie détruits, en partie adaptés à de nouvelles constructions « Maison des Avocats » 6, rue Hoche.


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